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Dernière mise à jour le :18/12/2013
Alire AG Sante medical

Page Médicale

Sommaire:

 

 

Le SEVRAGE

1. But du traitement
Obtenir un sevrage total et définitif de l’alcool.

2. Principes de la prise en charge
La prise en charge va se décomposer en pré cure, cure et post cure. La cure va permettre un sevrage complet ainsi qu’une rupture temporaire avec le milieu habituel du patient. Elle va permettre d’aborder les aspects somatiques, psychiques et sociaux. La cure va permettre la mise en place d’un traitement médicamenteux et débuter une relation psychothérapique.

3. La pré cure
Cela consiste en des premiers entretiens qui auront comme but d’établir une relation de confiance, de susciter une prise de conscience et inciter une véritable motivation. Il ne faut pas dissimuler l’alcool et le contourner. Il ne faut pas parler de l’alcool de façon punitive.

4. La cure
Dans un service d’alcoologie ou un service très sensibilisé par l’alcool.

a. Cure de sevrage.
Le sevrage total et immédiat dés le début de l’hospitalisation.

  • Bilan clinique et biologique complet pour évaluer le retentissement alcoolique dés le début de l’hospitalisation.
  • Proposer une hydratation qui doit se faire per os (4 à 5 litres par jour) sous forme d’eau ou de jus de fruit.
  • Vitaminothérapie:
    • Vitamines B1 en intra musculaire puis per os.
    • Vitamines B1, B6 et PP. - Prescription de psychotropes sédatifs pour éviter les signes physiques du sevrage.
  • Benzodiazépines.( Valium, tranxène ) * Les doses seront réduites progressivement.
  • Equanil. * Effets secondaires hépatiques. * Contient des barbituriques. - Neuroleptiques sédatifs. * Pas une très bonne indication. * Dans les moments d’agitation importante.
  • Hypnotiques, somnifères. * Pour restaurer le sommeil.
  • Atrium. * Contient des barbituriques. * Pour les tremblements.

b. Cure de dégoût de l’alcool.
Avec l’espéral (médicament) qui est utilisé dans les cures de dégoût. Ca rend malade la personne qui a bu. Cela donne des céphalées importantes, une sensation de chaleur et de rougeur au niveau du visage et du cou qui peut durer entre ¾ d’heure et 1h30.
Il peut y avoir des collapsus, des crises de tachycardie.
Il existe beaucoup de contres indications. On donne ce traitement à la demande du patient.

c. Mesures d’ordre psychothérapiques.
Psychothérapie individuelle.
Le sujet doit être vu régulièrement en tête à tête.
Il faut comprendre le vécu de l’alcoolique.
En début d’hospitalisation, il y a une minimisation du problème alcoolique.
Après quelques jours de sevrage, le sujet aura envie de boire. Il va ressentir angoisse et culpabilité. Le sujet va tout faire pour se faire renvoyer (agressivité et violence).
Après ce temps de violence, le patient va se livrer de lui même. Il va alors pouvoir demander une véritable aide.
Psychothérapie de couple.
A chaque fois qu’il existe un couple il faudra essayer de les voir ensemble car il existe toujours des problèmes conjugaux (causes ou conséquences).
Psychothérapie de groupe.
Chez l’alcoolique, c’est fondamental car il a beaucoup de mal à s’exprimer en tête à tête.

5. La post cure.
C’est le moment le plus difficile car l’alcoolique va être confronté à sa liberté de boire. Il faut maintenir une relation thérapeutique stable.
Les objectifs sont:

  • Maintenir le sevrage.
  • Dédramatiser une éventuelle rechute.
  • Traiter d’éventuelles complications somatiques et psychiques.

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Comment se passe un sevrage alcoolique

Vous buvez de l’alcool régulièrement et parfois même en grande quantités.

Le sevrage au domicile
Ce type de cure peut vous être conseillé mais à condition que vous soyez bien entouré et que vous suiviez correctement votre traitement. Sachez qu'on parle de cure ambulatoire quand le sevrage se déroule chez vous. L'avantage : vous n'êtes pas coupé de votre milieu.

Quand entamer un sevrage ?
Quand vous vous sentez prêt. Reconnaître la maladie peut prendre du temps. Vous devez aussi être rassuré : aujourd'hui, on sait empêcher l'apparition des symptômes du manque. Avant de vous lancer, récoltez toutes les informations disponibles sur le sevrage et l'abstinence. Vous devez bien savoir ce qui vous attend pour être encore plus fort au moment de passer à l'action.

Comment se passe le sevrage à son domicile ?
Un arrêt de travail est fréquent. Le médecin passe chez vous les trois premiers jours. Ses visites sont ensuite un peu plus espacées. Vous pouvez le joindre à tout moment. Dès le premier jour de la cure, le mot d'ordre, c'est zéro alcool. Le médecin peut vous prescrire des médicaments : des anxiolytiques, des tranquillisants, des produits qui vous dissuadent de boire ou qui diminuent l'appétence pour l'alcool. Bien vous hydrater, c'est aussi important.
Au bout d'une semaine, vous n'êtes plus physiquement dépendant. Mais la partie n'est pas gagnée pour autant. Votre combat contre l'alcool ne fait que commencer.

Quelques conseils
En préparant votre cure, vous pouvez imaginer des stratagèmes qui vous serviront à écarter la tentation le moment venu. Vous pouvez vous demander : qu'est-ce qui va m'aider à faire diversion quand j'aurai envie d'un verre ?
A vous de trouver la meilleure parade : vous aérer, faire du sport, demander à un proche de vous changer les idées, etc. Essayez de bien manger même si vous n'avez pas vraiment faim. L'appétit reviendra doucement. Se concocter ou se faire servir des bons petits plats, c'est aussi une manière de réapprendre à profiter de choses simples.

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Gamma GT

Le corps humain recèle de substances diverses destinées à assurer le bon fonctionnement des organes et du métabolisme en général. Les maladies apparaissent lorsque ces substances sont amoindries ou, au contraire, en surproduction. Les médicaments interviennent alors pour corriger les troubles et rétablir l’équilibre originel. Parmi ces substances élémentaires essentielles du corps humain, il faut mentionner les Gamma GT ou gamma glutamyl tripeptidase, des enzymes principalement composées de protéine qui sont secrétées et produites par le foie, le pancréas et les reins.

Leur rôle principal est de permettre les réactions chimiques qui transfèrent les acides aminés entre les cellules. Le taux normal de gamma glutamyl tripeptidase devrait être de 5 à 28 UI (Unité Internationale) chez l’homme adulte et de 4 à 18 UI chez la femme adulte. Lorsque ce taux baisse ou s’accroît, l’organisme s’expose à diverses pathologies. Ce dérèglement du taux de Gamma GT peut également traduire un alcoolisme chronique chez certains sujets. D’après les médecins, le taux de Gamma GT dans le sang augmente fortement lorsque le patient est atteint de cholestase, aussi appelé cholostase, c’est-à-dire lorsque les voies d’émission de la bile sont bouchées. La bile ne s’écoule plus correctement, ainsi le foie et les organes environnants sont endommagés. Cette augmentation des Gamma GT est également enregistrée lorsque le foie est atteint par des inflammations et des infections ou bien lorsque la personne s’est intoxiquée qu’il s’agisse d’une intoxication alimentaire grave ou d’une intoxication dite professionnelle, provoquée notamment par l’inhalation d’hydrocarbure ou d’insecticide.

D’autres troubles et pathologies peuvent aussi accélérer la production de gamma glutamyl tripeptides : le surpoids qui induit une forte présence de cholestérol dans les capillaires sanguins, la pancréatite aiguë, le cancer du sein, l’hépatite virale, l’infarctus du myocarde, l’hyperthyroïdie qui est un trouble de la glande thyroïdienne, les stéatoses, la granulomatose d’origine hépathique, l’hydatidose, la bilharziose, la syphilis secondaire, l’insuffisance rénale et, bien évidemment, la cirrhose du foie due à l’alcoolisme.

Enfin, l’utilisation et la prise répétitive de barbiturique, de pilules contraceptives, d’antidiabétiques comme l’insuline et ses dérivés à forte dose, de régulateurs de tension artérielle, de somnifères ou de sédatifs, ainsi que de comprimés destinés à contrer les effets de l’acide urique, peuvent favoriser la chute du taux de gamma glutamyl tripeptidase. Même si ce dernier phénomène est l’anomalie la plus souvent relevée chez les patients lors des analyses médicales, certaines personnes présentent aussi une diminution alarmante de ce taux. C’est notamment le cas des personnes qui souffrent d’un déficit congénital naturel en ce type d’enzyme, mais aussi de celles qui utilisent des médicaments spécifiques visant à diminuer le taux de graisse dans le sang. Dans les différents cas cliniques présentés, le médecin s’efforce de rétablir le taux normal de Gamma GT par le biais de divers traitements qui peuvent s’étaler sur le long terme. En dehors de leur étude chez les patients « normaux », les Gamma GT servent aussi à mesurer et à diagnostiquer l’alcoolisme chez des personnes à risque qui ne veulent pas reconnaître leur état.

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Quelles sont les maladies que l’alcool peut entraîner?

La consommation excessive d'alcool peut engendrer des pertes de mémoires, des cirrhoses, des cancers, des problèmes du système cardio- vasculaire, des problèmes nerveux, il peut endommager le système digestif, la vue l'ouïe, les reins...L'alcool agit à différents niveaux:

  • Le cerveau: l'alcool agit au niveau des centres de contrôle, d'humeur, d'anxiété. Il entraîne des effets antidépresseurs, anesthésiques et euphorisants.
  • Le foie: l'alcool est un toxique puissant pour les cellules hépatiques. Pour de fortes consommations, l'alcool détruit les cellules et conduit à la cirrhose qui peut être mortelle, et le foie n'assure plus son rôle de filtre sanguin.
  • Le système cardio-vasculaire: A forte dose l'alcool présente une toxicité importante pour le muscle cardiaque. Il agit également sur les vaisseaux sanguins et peut être la cause de certaines hypertensions.
  • Le système neuromusculaire: A faible dose, l'alcool entraîne une relaxation musculaire. A dose plus élevée, il modifie rapidement les temps de réaction, il affaiblit les réflexes et rétrécit le champ visuel

Notre avis: L'alcool peut entraîner de nombreuse maladies que bon nombre de français ignorent. Elles peuvent se manifester à divers endroit du corps humain et peuvent être mortelles...

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Reprendre une vie sans alcool

Vous savez que l'alcool vous est désormais interdit. Mais comment faire pour résister ? Vous redoutez les repas traditionnellement arrosés, vous avez peur de craquer quand vous vous retrouvez seul chez vous… Essayez alors de développer des astuces pour tenir bon.

Chassez l'ennui
L'ennui ou l'oisiveté ne vont pas vous aider à évacuer les envies de boire. Si depuis 10mn déjà, assis sur le canapé à ne rien faire, vous vous évertuez sans succès à résister à l'appel de l'alcool (plus vous faites des efforts pour ne pas y penser, plus cela vous obsède) ne restez pas une minute de plus dans le salon.
Vous allez plutôt tenter de faire diversion.
En plus des activités du quotidien, vous pouvez essayer de vous trouver un loisir, de sorte d'occuper pleinement le temps que vous passiez habituellement à boire.

Changez vos habitudes
Avant, vous aviez toujours les mêmes rituels. Au réveil, vous filiez toujours dans la cuisine pour prendre votre premier verre. Vous preniez toujours le même itinéraire le matin pour aller au travail. Vous vous arrêtiez toujours dans le même café le midi. Vous alliez toujours dans le même supermarché acheter de quoi vous ravitailler.
Désormais, le matin, vous allez d'abord passer sous la douche avant de prendre un copieux petit-déjeuner. Vous allez prendre le vélo pour aller travailler plutôt que la voiture. Vous allez changer de trajet pour rentrer chez vous. Vous allez lire le soir plutôt que regarder la télévision… et ainsi de suite. Accordez-vous aussi des moments de repos et de relaxation.
Il serait aussi peut-être utile ne plus trop fréquenter pour le moment les amis avec lesquels vous aviez éventuellement l'habitude de boire. Surtout si vous sentez que de toutes les façons, ils vont vous inciter à prendre un verre. Mieux vaut préférer la compagnie des amis qui respectent totalement votre choix et ne vous poussent pas à la consommation.

Que dire quand on vous propose à boire ?
Vous prendriez bien un verre ? Vous devez inévitablement redouter cette question. Voici quelques astuces pour déjouer les pièges que l'on peut vous tendre inconsciemment : Si vous êtes invité à une soirée, vous pouvez passer directement au bar à votre arrivée et vous servir un jus de fruits ou un cocktail sans alcool. Personne ne fera attention à ce que vous sirotez et personne ne vous ennuiera non plus puisque vous aurez déjà un verre à la main. Si vous êtes invité à un repas, vous pouvez prévenir le maître ou la maîtresse de maison que vous ne buvez plus. Vous éviterez ainsi qu'il ou elle vous propose sans arrêt de l'alcool. Si un collègue de travail s'étonne que vous ne preniez que de l'eau, vous pouvez prétexter cette excuse généralement sans appel : "Je suis allergique".

Avoir de l'alcool à la maison, c'est bien ou pas ?
Il est sûrement plus prudent de jeter les bouteilles que l'on avait cachées dans la maison. Et de ne pas en racheter pour l'instant. Vous serez certainement moins tenté de boire si vous n'avez pas d'alcool à portée de vue. En revanche, vous serez amené un jour, quand vous irez mieux, à inviter des amis ou de la famille à manger. Vous achèterez alors de quoi leur servir un apéritif ou du vin à table. Mais juste ce qu'il faut. S'il en reste, n'hésitez pas à vider les bouteilles dans l'évier. Pour ne pas faire grise mine à leur côté, vous pouvez préparer pour vos dîners des cocktails sans alcool appétissants! Vous trouverez certaines recettes de "coque telles", comme ils les appellent, sur le site Internet de l'association Vie libre (www.vielibre.org).

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Les effets de l'alcool, ses conséquences sur l'organisme

  • Les effets psychotropes
  • Les effets sur le système nerveux central
  • Les effets sur le système nerveux périphérique
  • Les effets sur les fonctions cérébrales
  • Les effets sur le foie
  • Les effets sur le pancréas
  • Les effets sur l'estomac
  • Les effets sur le sang
  • Les effets sur les vaisseaux et le cœur
  • Les effets cancérigènes
  • Les effets sur la sexualité
  • Alcool et Syndrome d'Alcoolisation Fœtale (S.A.F.)

Les effets de l'alcool, ses conséquences sur l'organisme

Les effets psychotropes

L'alcool est un produit dont les effets varient en fonction de la quantité absorbée et de son mode de consommation. En prise aiguë, il est d’abord, pour de faibles doses, euphorisant et désinhibiteur avec une phase d'excitation psychomotrice avec parfois des comportements agressifs, puis apparaêt, par l’augmentation des doses, une phase d'incoordination et d'instabilité psychomotrice pour conduire, à fortes doses, au sommeil voire au coma.

La prise chronique d'alcool entraêne des dommages organiques (maladies du foie, du système nerveux, du pancréas, des cancers), des dommages psychiques (anxiété, dépression) et socio-familiaux (irritabilité, agressivité, violence, perte d’emploi, conflit, désinvestissement)

Les effets sur le système nerveux central

L'alcool agit sur toutes les cellules du cerveau (les neurones) en altérant leurs membranes par dissolution des graisses (phospholipides) qui les constituent. Leur fonctionnement s'en trouve modifié.

D'autre part, l'alcool modifie l'équilibre entre les hormones du cerveau (les neurotransmetteurs) qui régulent l’humeur, et l’échange des informations entre les neurones entraênant des effets excitateurs ou inhibiteurs.

Dans tous les cas l'alcool a un effet toxique - direct ou indirect - sur les cellules neuronales et sa consommation chronique perturbe leur bon fonctionnement, altère leur structure de façon parfois irréversible pouvant aller jusqu'à la mort de ces cellules.

Les effets sur le système nerveux périphérique

L’alcool est toxique pour les nerfs périphériques, essentiellement des membres inférieurs : les polynévrites (mais aussi des yeux : névrite optique)... Cela se traduit par des fourmillements et des troubles sensitifs des jambes, des douleurs parfois masquées par l’effet anesthésiant de l’alcool, des crampes, une sensation de pieds froids, une faiblesse musculaire, pouvant mener à une impotence avec difficultés de la marche (steppage).

Les effets sur les fonctions cérébrales

La consommation d’alcool régulière et excessive entraêne progressivement et avec aggravation dans le temps :

  • Des troubles cognitifs d'intensité variable : troubles de la mémoire, du raisonnement, de la concentration.
  • Une encéphalopathie de Gayet-Wernicke : état confusionnel avec troubles de l'équilibre qui peut régresser avec l'arrêt de l'alcool.
  • Une démence alcoolique (syndrome de Korsakoff) qui peut toucher des sujets dès l'âge de 35-40 ans et qui ne régresse pas, sauf s’il est diagnostiqué précocement.

Les effets sur le foie

L'alcoolopathie hépatique peut exister sans alcool dépendance (malgré une forte corrélation entre les quantités d'alcool absorbées et les dommages constatés). Elle peut apparaêtre avec des quantités minimes d'alcool, dès une consommation régulière quotidienne de 1 à 2 verres standard. L'alcool induit deux types d'effets sur le foie : la stéatose et la stéatome-nécrose, réalisant le tableau de cirrhose, maladie chronique dont les conséquences peuvent être mortelles. Alcool et hépatites virales sont responsables de 90 % des cas de cirrhoses en France. L’alcool est un facteur aggravant des hépatites virales (compétition avec les traitements), ou favorisant (contamination par des porteurs du virus lors de rapports non protégés).

La stéatose est le premier stade de la consommation chronique d'alcool. Il correspond à un dépôt de graisses à l'intérieur des cellules. Ces graisses sont des triglycérides. On les retrouve dans le sang à des taux anormalement élevés chez les consommateurs excessifs d'alcool. Le foie augmente de volume (hépatomégalie). La stéatose régresse en principe à l'arrêt de la consommation d'alcool. En cas de poursuite de consommation excessive, l'étape suivante (la cirrhose) peut se déclencher chez 30 à 40% des sujets.

La stéato-nécrose se caractérise par 3 types de lésions : une atteinte des cellules du foie, une fibrose, des nodules. Le volume du foie, augmenté initialement au stade de stéatose, commence à régresser, prend un aspect dur (foie pierreux de Laennec), fait barrage sur la circulation du sang et entraêne un ictère (jaunisse), une ascite (liquide dans l’abdomen) et des varices dans l’œsophage pouvant se rompre et saigner (hématémèses).

Enfin, la cirrhose peut évoluer vers une complication redoutable : le cancer du foie (hépatome).

Le sevrage absolu en boissons alcoolisées est un élément obligatoire du traitement.

Les effets sur le pancréas

L’alcool est le premier facteur responsable de pancréatites en France.
Le pancréas a deux fonctions : sécrétion d'insuline et transformation des lipides (graisses) alimentaires. La prise d'alcool engendre des inflammations pancréatiques aiguës très douloureuses (pancréatites aiguës) qui peuvent se chroniciser (pancréatite chronique associant douleurs abdominales, diarrhées grasses, amaigrissement). La prise d'alcool serait responsable de 85% des cas de pancréatites chroniques.

Le traitement repose sur une alimentation équilibrée et sans alcool. L'abstinence améliore l'évolution de cette maladie.

Les effets sur l'estomac

L'alcool est agressif pour les muqueuses. Les effets classiques sont un reflux gastro-œsophagien (risque de cancer de l’œsophage) et des inflammations des muqueuses : gastrites. Cette inflammation favorise la malabsorption de la vitamine B1, et donc indirectement des troubles neurologiques.

Les effets sur le sang

Lors d’une consommation régulière et excessive d’alcool, on observe :

  • Une macrocytes, augmentation du volume des globules rouges (VGM) > à 98 u3 (Normale < 95 u3),
  • Une diminution du nombre des plaquettes sanguines et du taux de coagulation sanguine, augmentant les risques d’hémorragies graves ou de micro-saignements répétés avec constitution d’une anémie.

Les effets sur les vaisseaux et le cœur

La consommation d'alcool peut être responsable de 3 maladies cardio-vasculaires :

  • L'hypertension artérielle : elle peut apparaêtre à partir de 40 g d'alcool pur consommés par jour (4 verres). L'arrêt ou la forte réduction de la consommation d’alcool améliore l’efficacité des traitements et même parfois leur arrêt par retour de la tension artérielle à la normale.
  • Les troubles du rythme cardiaque : soit transitoires en cas d’alcoolisation aiguë (fibrillation auriculaire pouvant être grave) soit permanents en cas d’alcoolisation excessive chronique.
  • Les myocardiopathies : elles atteignent le plus souvent des hommes de 30 à 55 ans consommant plus de 60 g d'alcool (6 verres) par jour. Le patient se plaint de palpitations et d'essoufflement. Une insuffisance cardiaque se développe que l’arrêt de toute consommation d’alcool peut stabiliser et même faire régresser.

Les effets cancérigènes

Chaque année l'alcool est responsable de plus de 11.000 décès par cancer : soit 8 à 10 % de la mortalité cancéreuse française annuelle.

D'autant plus qu'il est associé au tabac, l'alcool favorise le développement des cancers, notamment ceux des voies aéro-digestives supérieures : bouche, langue, pharynx, larynx et œsophage. Les grands buveurs excessifs encourent un risque jusqu'à 10 fois supérieur aux abstinents ; chez les grands buveurs/grands fumeurs, les risques sont au moins 40 fois plus élevés que chez les non buveurs/non-fumeurs. La cirrhose évolue dans 20 % des cas en cancer du foie.

Enfin des études semblent faire une relation entre alcool et cancer du sein. Tous les risques augmentent proportionnellement à la dose absorbée dès une consommation de 1 verre-standard par jour, quel que soit le produit et en fonction d’une vulnérabilité personnelle non évaluable à priori.

Les effets sur la sexualité

Une petite consommation d'alcool peut diminuer les inhibitions ; cependant les vertus aphrodisiaques de l'alcool sont parfaitement imaginaires. En fait, la consommation chronique et excessive peut retentir sur la sexualité :

  • Chez l'homme, des troubles de l'érection et de l'éjaculation apparaissent. A un stade plus avancé, on note une diminution de la libido, voire sa disparition. On peut aussi constater des cas d'atrophie testiculaire avec stérilité, et une gynécomastie (augmentation du volume des seins).
  • Chez la femme, peuvent apparaêtre des troubles de la menstruation. Des recherches récentes montrent aussi des risques d'atrophie des ovaires, de l'utérus et des parois vaginales. Alcool et Syndrome d'Alcoolisation Fœtale (S.A.F.) L’alcool est un neurotoxique en cas de grossesse. Il passe directement du sang maternel vers le fœtus par le cordon ombilical et le placenta. Les risques pour le fœtus sont très élevés lors d’alcoolisations massives en début de grossesse (risques de malformations) et en cas de consommation régulière dans les deux derniers trimestres (retard de croissance, risques d’accouchement prématuré). L’alcoolisation de la femme enceinte est aussi responsable d’un grand nombre d’avortements et d’enfants mort-nés. Chaque année, en France, naissent de 700 à 2.000 enfants (2 naissances sur 1.000) atteints d’un syndrome d’alcoolisation fœtale (S.A.F.) caractérisé par un retard psychomoteur et des anomalies physiques (osseuses, crânio-faciales), et environ 8.000 enfants porteurs d’altérations psychiques plus ou moins sévères liés aux effets de l’alcool sur le fœtus (E.A.F.) : troubles du comportement, instabilité émotionnelle, déficit intellectuel nuisant au développement ultérieur de l’enfant.

Il est fortement déconseillé aux femmes de consommer des boissons alcoolisées durant toute la durée de la grossesse.

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