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Dernière mise à jour le :18/12/2013
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LA PAGE SANTE

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ALCOOL : REAGIR A TEMPS

En cas de consommation régulière

"Si je bois deux verres de vin tous les jours, est-ce que ça veut dire que je suis alcoolique ?"
Non. Votre consommation reste modérée ( mais pas sans danger ) dès lors que vous ne dépassez pas 3 verres d'alcool par jour si vous êtes un homme et 2 verres si vous êtes une femme. Attention cependant aux écarts. On peut parfois prendre très vite de mauvaises habitudes et sombrer sans s'en rendre compte dans l'alcoolisme.

En cas de consommation excessive
Boire beaucoup chaque week-end ou avoir du mal à se passer de son verre le soir n'est pas anecdotique.
Posez-vous ces questions :

  • Ai-je déjà ressenti le besoin de diminuer ma consommation ?
  • Ai-je remarqué que je buvais trop ?
  • M'arrive-t-il de changer de boisson pour essayer de réduire ma consommation ?
  • M'a-t-on déjà fait remarquer que je buvais trop ?
  • Est-ce que je prends mal les remarques au sujet de ma consommation d'alcool ?
  • Ai-je déjà eu besoin de prendre un verre le matin ?
  • Ai-je déjà essayé d'arrêter de boire pendant plusieurs jours sans y parvenir ?
  • Ma consommation d'alcool me cause-t-elle toujours plus d'ennuis ?
  • Ma consommation d'alcool est-elle source de conflits dans mon foyer ?
  • Ai-je parfois des absences ou des pertes de mémoire ?

Si vous répondez oui à au moins 2 questions, vous avez peut-être un problème avec l'alcool. Même si vous êtes persuadé que vous pouvez vous arrêter quand vous voulez, il est essentiel de retrouver un comportement "normal" vis-à-vis de l'alcool. La frontière entre buveur excessif et alcoolo-dépendant n'est pas toujours très nette. Elle peut être franchie malgré vous. Peut-être est-il temps de changer vos habitudes. Parlez-en avec votre médecin.

En cas d'alcoolo-dépendance
Vous ne pouvez pas résister à l'envie de boire, vous buvez toujours plus pour obtenir les mêmes effets. Et si vous n'avez pas d'alcool à votre disposition, vous vous sentez mal physiquement (tremblements, anxiété, sueur…) et psychiquement (insomnies, angoisses…). Vous êtes devenu dépendant à l'alcool. Seule la mise en place d'un sevrage pourra vous guérir.

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La notion de dépendance

Selon la définition du docteur Fouquet, une personne alcoolo-dépendante est quelqu’un qui a perdu la liberté de s’abstenir de l’alcool, c’est à dire qui a perdu la capacité de contrôler sa consommation d’alcool, soit de manière épisodique (il s’agit de dépendance psychologique), soit de manière continue (la dépendance est physique).

Une conjonction de facteurs

La maladie alcoolique n’apparaît pas du jour au lendemain, elle s’installe plus au moins rapidement, en général après de longues années, parfois en quelques mois. Elle est le résultat de la conjonction de trois facteurs liés les uns aux autres : le produit alcool lui-même ; la personnalité de l’individu ; le milieu dans lequel celui-ci évolue.

Un besoin psychologique

La dépendance psychologique à l’alcool se définit, comme le besoin psychologique de consommer de l’alcool de manière discontinue, pour les effets qu’il procure, avec perte souvent rapide du contrôle des quantités. Ce besoin se manifeste de façon consciente ou inconsciente et est souvent lié à des circonstances ou à des situations psychologiques particulières (angoisse, solitude, ennui..).

Par définition, quelqu’un qui est dépendant psychologique de l’alcool doit pouvoir stopper sa consommation sans signe de manque physique et ne pas en consommer pendant plusieurs semaines. (Un patient peut-être alcoolique de façon massive le week-end parce qu’il est seul et s’ennuie, et ne rien consommer dans la semaine parce qu’il travaille). Il ne s’agit donc pas d’une question de quantité ou de qualité d’alcool mais de la relation particulière qu’entretient le malade avec l’alcool.

Un psychotrope aux effets multiples

L’alcool est un produit psychotrope, c’est-à-dire qu’il modifie le comportement de l’individu. Ses effets sont multiples et bien connus; citons-en quelques uns: effet euphorisant et désinhibiteur - c’est-à-dire qu’il enlève la timidité - , stimulant, tranquillisant, antidépresseur, somnifère, anesthésiant... Face à des situations vécues comme difficiles, certaines personnes vont utiliser l’alcool de façon répétée pour rechercher les effets précédemment cités ; ces personnes vont rapidement devoir augmenter les quantités d’alcool pour obtenir les mêmes effets -, ainsi s’installe l’accoutumance, puis la tolérance et enfin la dépendance.

Deuxième phase: la dépendance physique

La dépendance physique à l’alcool se définit comme la perte de liberté du corps du malade de s’abstenir d’alcool : celui-ci ressent la nécessité impérieuse de consommer de l’alcool en plus ou moins grande quantité chaque jour. La non-prise d’alcool entraîne un état de manque, appelé syndrome de sevrage, qui se manifeste par des tremblements, des sueurs, des palpitations, des nausées, des vomissements... Ces différents signes disparaissent avec l’absorption de boissons alcoolisées.

Des troubles physiologiques graves

En l’absence de prise d’alcool ou de traitement médicamenteux adapté, cet état de manque peut aboutir à des complications médicales graves comme la crise d’épilepsie, ou le delirium tremens (DT), autrefois toujours mortel. A ce stade, le malade alcoolique est donc totalement prisonnier de son besoin physique d’alcool. Certes, ce phénomène de dépendance physique à l’alcool est connu des malades et du milieu médical depuis très longtemps, mais, depuis une vingtaine d’années, d’importants travaux ont permis de mieux cerner ces mécanismes et de proposer plusieurs théories parmi lesquelles la théorie membranaire et la théorie de neurotransmetteurs.

La théorie membranaire

Au contact de l’alcool, les membranes, c’est-à-dire les enveloppes des cellules du corps humain, modifient leur perméabilité et se fluidifient, si les prises d’alcool sont plus régulières, ces enveloppes deviennent rigides et s’opposent à l’action de l’alcool, ce qui perturbe les échanges entre membranes. Au moment du sevrage, l’effet fluidifiant de l’alcool disparaît, les membranes deviennent plus souples et leur fonctionnement redevient adapté.

La théorie des neurotransmetteurs

La prise régulière d’alcool en grande quantité va provoquer l’accumulation dans le cerveau d’un dérivé de l’alcool appelé acétaldéhyde. Celui-ci va se combiner avec des substances chimiques du cerveau pour aboutir à la synthèse de substances, appelées endorphines, assimilables à la morphine. Ce processus explique donc en partie l’état de bien-être et d’anesthésie lié aux prises massives d’alcool. Chez le malade alcoolique, la prise régulière et ancienne d’alcool entraîne la mise en place d’une véritable usine chimique de production d’équivalent de morphine, à partir de l’alcool. Cette usine reste en mémoire dans le cerveau, même après une longue période d’abstinence, et pourrait expliquer en partie les phénomènes de rechute. Etant donnée l’intensité de cette dépendance physique et les risques d’un sevrage sans surveillance médicale, il est impératif de conseiller au malade présentant ce type de dépendance et souhaitant arrêter l’alcool de consulter son médecin traitant afin d’être accompagné dans son sevrage.

Docteur Yannick Le Blévec Centre de soins alcooliques, Château de la Brehonnière (53230 Astillé) (Libres n°237)

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Dépendance physique.

Elle se caractérise par des symptômes de sevrage (le matin car cela fait suite à l'abstinence de la nuit).

  • Tremblements des mains (signe du serment).
  • Tremblements de la langue.
  • Crampes.
  • Des paresthésies (fourmillements).
  • Nausées.
  • Vomissements.
  • Tachycardie.
  • Hypotension orthostatique.
  • Anxiété.
  • Irritabilité.
  • Humeur dépressive.
  • Troubles du sommeil.

Tous ces signes sont calmés par l'absorption d'alcool.

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Le devenir de l’alcool sur l’organisme

Est alcoolique celui ou celle qui a perdu la liberté de s’abstenir de l’alcool. La personne n’a plus la maîtrise de sa consommation. Lorsque la dépendance est installée, la personne ne peut retrouver la maîtrise, ni une consommation socialement « normale ». La vie du malade s’organise autour de sa consommation d’alcool. On parle d’ « alcoolo dépendance », « d’addiction à l’alcool » ou « malade alcoolique ».

Ainsi les personnes souffrant d’un problème avec l’alcool ne doivent pas être considérés comme des faibles, moralement coupable mais comme des malades qui peuvent être aidés par des moyens médico- sociaux adaptés.

Usage de l’alcool : qui cause un dommage à l’individu, à la société ou aux deux.

La maladie n’apparaît pas du jour au lendemain, elle s’installe plus ou moins rapidement (de longues années ou parfois en quelques mois).

Elle est le résultat de la conjonction de 3 facteurs liés les uns au autres :

  • le produit alcool lui-même,
  • la personnalité de l’individu,
  • le milieu dans lequel la personne évolue.

Qui est le malade alcoolique ? C’est une personne qui souffre :

  • physiquement du fait des dégradations progressives et multiples dues à une intoxication alcoolique.
  • moralement du fait :
    • de la conscience qu’il peut avoir de ses dégradations
    • de ses vaines tentatives de se couper de alcool
    • de sa quête permanente de l’alcool pour éviter les crises de manque
    • de sa rébellion contre l’alcool auquel il est enchaîné
    • de la culpabilisation qui résulte des discours moralisateurs ou menaçants qui lui sont tenus par son entourage social, familial et professionnel.
  • socialement du fait :
    • du rejet de son entourage qui le juge, le marginalise et l’agresse
    • de la rupture de communication d’avec son entourage - situation dans laquelle il se voit vivre avec l’alcool sans les autres.

C’est donc un sujet malade traqué, culpabilisé, jugé, marginalisé obligé de se battre à la fois contre l’entourage, contre le produit, contre lui-même et chez qui l’espoir et la confiance ont disparu.

Devenir de l’alcool dans l’organisme

L’absorption

L’alcool passe directement du tube digestif aux vaisseaux sanguins. En 30 à 60 minutes, le sang transporte dans toutes les parties de l’organisme. La vitesse d’absorption est beaucoup plus rapide ajeun (15 mn).

La diffusion

L’alcool est soluble dans l’eau, or le corps humain est constitué à 75-80 % d’eau. Il diffuse donc dans tous les tissus, en particulier le système nerveux central.

L’élimination

Près de 90 % de l’éthanol (molécule d’alcool) est métabolisé (transformer) par le foie en eau et en CO2. Le reste est éliminé par :

    • les urines,
    • l’air expiré (d’où l’haleine)
    • la sueur,
    • le lait maternel.

Les effets de l’alcool sur les différents organes

Les effets sur le cerveau et les nerfs

L’alcool a le pouvoir de détruire les neurones directement lors de l’absorption de dose massive, soit en empêchant l’absorption digestive des vitamines B. Les vitamines B1 interviennent dans la vitesse de conduction des influx nerveux.

La mort des neurones se traduit par 3 grands symptômes :

  • des troubles définitifs de l’équilibre, la personne reste « ébrieuse » à vie (lésions au niveau du cervelet : ataxie, et des nerfs périphériques : polynévrites)
  • des troubles de la mémoire des faits immédiats, la personne devient définitivement incapable de mémoriser les faits récents, tout en gardant intact les faits anciens.
  • Des troubles démentiels plus généraux.

Les effets sur le foie

L’alcoolopathie hépatique peut apparaître avec des quantités minimes d’alcool. L’alcool induit 3 pathologies du foie :

    • L’hépatite : destruction des cellules du foie. Elle est en général réversible à l’arrêt de l’intoxication. La stéatose est le premier stade de la consommation chronique du foie. Elle correspond à un dépôt de graisse (triglycérides) dans les cellules du foie. Ces triglycérides se retrouvent à des taux anormalement élevés chez les consommateurs excessifs d’alcool.
    • La stéatose régresse difficilement à l’arrêt de la consommation d’alcool. La stéatose se traduit par une hépatomégalie molle et sensible. En cas de poursuite de la consommation d’alcool excessive, l’étape suivante peut se déclenchée chez 30 à 40 % des sujets.
    • La cirrhose est une maladie chronique dont les conséquences peuvent être mortelles. La cirrhose est un dépôt de protéines dans le foie. Ce dépôt n’est pas réversible. Les hépatocytes sont remplacées par du tissu fibreux. Le foie est augmenté de volume, il devient dur, pierreux, rempli de nodules. Les complications les plus fréquentes sont l’ascite, hémorragies digestives, cancer du foie.

Les effets sur le pancréas

Risque de pancréatites chroniques avec des douleurs abdominales intenses, amaigrissement et diarrhées.

Les effets sur l’estomac

L’alcool est agressif pour les muqueuses. Les effets classiques sont les reflux oesophagiens, des inflammations des muqueuses, gastrites et ulcères. Cette inflammation favorise la malabsorption de la vitamine B1, et donc indirectement des troubles neurologiques.

Les effets sur la sexualité

Les vertus aphrodisiaques de l’alcool sont imaginaires.La consommation excessive peut avoir des graves conséquences sur la sexualité :

  • Chez l’homme : des troubles de l’érection et de l’éjaculation, diminution ou disparition de la libido.
  • Chez la femme : troubles de la menstruation, atrophie des ovaires, de l’utérus et des parois vaginales.

Les effets sur le sang, les vaisseaux et le cœur

Augmentation du volume des globules rouges, Hypertension artérielle, troubles du rythme cardiaque, myocardiopathie (palpitations, essoufflement). Dégénérescence du tissu des vaisseaux sanguins avec apparition précoce d’artériosclérose.

Les effets cancérigènes

Associé au tabac, l’alcool favorise le développement des cancers, notamment ceux des voies aériennes supérieures : bouche, langue, pharynx, larynx et œsophage. La cirrhose évolue dans 20% des cas en cancer du foie.

Alcool et Syndrome d’Alcoolisation Fœtale (SAF)

L’alcool passe directement du sang maternel vers le sang du fœtus, à travers le placenta. Le SAF se manifeste par des malformations osseuses, crânio-faciale, cardiaque… L’alcool a un effet toxique sur les neurones, pouvant entraîner des altérations du développement psychomoteur, avec des troubles du comportement et un déficit intellectuel. L’alcoolisation de la femme est aussi responsable d’un grand nombre d’avortement spontané et de bébé mort-né.

L’Addiction

Dépendance à une drogue. Conduite qui repose sur une envie répétée et irrépressible, en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour s’y soustraire. La personne se livre à ses addictions malgré la conscience qu’il a le plus souvent d’abus et de perte de liberté d’action. Les problèmes engendrés par l’addiction peuvent être d’ordre physique, psychologique, relationnel, familiale et social. La dégradation progressive et continue rend le retour à un comportement contrôlé de plus en plus difficile. L’addiction se rapporte autant à des conduites telles que le jeu compulsif, le surentraînement sportif qu’à la dépendance à des produits comme l’alcool, le tabac ou les psychotropes. L’addiction exprime une absence d’indépendance, voire d’esclavage.

La dépendance

Elle s’estime par l’énergie dépensée pour parvenir à l’abstinence et par les efforts déployés pour se procurer un produit. Incapacité à gérer sa propre consommation, l’usager consomme plus longtemps ou plus qu’il ne le voudrait. Des efforts infructueux sont fait contrôler la consommation. Un temps de plus en plus important est consacré à la recherche du produit. Désir compulsif de consommer le produit.

Les activités sociales, culturelles ou de loisir sont abandonnées en raison de l’importance que prend le produit dans la vie quotidienne. Désintérêt pour tout se qui ne concerne pas le produit ou sa recherche. Une poursuite de la consommation malgré la conscience des problèmes qu’elle engendre. Des difficultés à contrôler la consommation. L’apparition d’un syndrome de sevrage en cas d’arrêt ou de diminution des doses.

2 types de dépendances

Dépendance psychologique

Une personne dépendante psychologiquement de l’alcool doit pouvoir stopper. L’alcool est un produit qui stimule initialement l’individu, le calme ou l’endort. Il est également désinhibiteur, c’est-à-dire favorise l’échange avec les autres mais aussi « les passages à l’acte » (violences, agressions…) L’usage chronique d’alcool aboutit à un état dépressif ou aggrave un état dépressif. La dépendance psychique est relativement modeste, l’impression de dépendance psychique est surtout sous-entendue par l’amélioration passagère de l’état mentale lors de la prise d’alcool. = désir insistant et persistant de consommer de l’alcool. Ce désir peut parfois avoir des manifestations psychosomatiques (véritables douleurs physiques sans causes physiologiques). La dépendance psychologique est bien plus liée aux caractéristiques des individus (états affectifs, style de vie, habitudes de vie) qu’au produit lui-même.

Dépendance physique

La dépendance physique à l’alcool se définie comme la perte de liberté de s’abstenir d’alcool. La personne ressent la nécessité absolue de consommer de l’alcool (quantité plus ou moins importante).

L’organisme assimile à son propre fonctionnement la présence du produit en développant des troubles physiques parfois graves. En effet, la non prise d’alcool entraîne un état de manque ou syndrome de sevrage alcoolique avec des tremblements, des confusions mentales (prédélirium ou délirium tremens) qui, sans soin, peuvent aller jusqu’au décès. Lors de ces états, la personne tremble, transpire, a souvent des hallucinations à type d’animaux (rats, araignées, reptiles). Cet état est une urgence médicale. Ces signes disparaissent avec l’absorption de boissons alcoolisées. La dépendance physique résulte des mécanisme d’adaptation de l’organisme à une consommation prolongée et peut s’accompagnée d’une accoutumance, càd la nécessité à augmenter les doses pour éprouver un même effet. A ce stade le malade alcoolique est donc totalement prisonnier de son besoin physique d’alcool.

L’alcool au travail

Parler d’alcool au travail relève encore du tabou.

Les liens entre l’alcool et travail sont complexes :

  • L’alcool est reconnu comme faisant partie de la culture du milieu professionnel. Le milieu du travail peut favoriser l’usage de l’alcool : les « pots » célébrant une promotion, un départ, la signature d’un contrat, ou encore des repas d’affaires favorise l’usage de l’alcool, voire le légitiment.
  • L’usage de l’alcool au travail est un facteur de risque professionnel et peut produire des effets délétères sur l’activité du salarié comme sur celle de l’entreprise.

Le respect de la vie privée rend délicate la prise ne compte de la problématique alcool en entreprise. Les circonstances favorisant la prise d’alcool L’alcoolisation sur le lieu de travail est souvent une réponse aux conditions de travail physiquement difficiles :

    • Les métiers avec des pertes hydriques importantes (forge, fonderie, agriculteurs…)
    • le stress, alimentés par un désaccord avec l’employeur ou des conflits entre employés ou clients (artisans, représentants, patrons de café, facteurs, agent de police, chefs d’entreprise…)
    • les conditions de travail comme l’éloignement de l’habitat, le bruit, les conditions pénibles… (manutentionnaires, dockers…)
    • la fatigue, la soif, l’ennui, la répétition
  • Des pratiques sur le lieu de travail :
    • des repas d’affaires, cocktails d’inauguration ou lancement
    • des pots pour l’arrivée d’un nouveau venu, le dépard à la retraite, accompagner la réalisation de bons résultats, ou souligner l’arrivée du week-end.

Un phénomène de co-dépendance

Il est courant dans le monde de l’entreprise qu’un collègue, un chef hiérarchique ou un délégué du personnel essaye de protéger un salarié qui visiblement boit trop : on cache ses erreurs, on fait le travail à sa place : attitude du silence. Le respect de la vie privée incite les collègues à garder le secret et à dissimuler les erreurs commises. Cette attitude a pour conséquence de laisser le champ libre au développement de la dépendance du salarié. L’alcoolisation sur le lieu de travail est souvent une réponse aux conditions de travail physiquement difficiles (empoussièrement, chaleur, travail physique). Selon les conditions de travail, l’alcool au travail peut être utilisé comme anti-stress, stimulant, anxiolytique ou briseur d’ennui.

Les conséquences de l’alcool au travail :

La faible prise de 2 verres d’alcool par jour entraîne déjà des modifications sensibles des capacités de travail : baisse de la vigilance, modification du champ visuel, temps de réaction plus long, altération de la prise de risque par les effets désinhibilteurs du produit.

En milieu professionnel, l’alcoolisation constitue un multiplicateur certain du nombre d’incidents et d’accidents :

  • problèmes de sécurité,
  • accidents de travail et de la route,
  • absentéisme,
  • retards répétés,
  • prises de décision hasardeuses et inconsidérées,
  • perte d’efficacité, baisse de la productivité
  • maladies liées à l’alcoolisation chronique (frais médicaux)
  • etc.…
  • une perte de salaire pour l’employé, et une perte de revenu pour l’employeur.

Le risque alcool en entreprise peut nuire à la qualité de vie au travail par la dégradation des relations entre salariés.

L’alcool serait à l’origine de 15 à 20 % des accidents du travail, de l’absentéisme et des conflits au travail.

L’exclusion sociale

Au début de la maladie alcoolique, l’alcool semble favoriser la communication par ses propriétés désinhibitrice et euphorisante. Il facilite la rencontre dans certains lieux (café, bar, boite de nuit…) l’intégration dans certains milieux où il est valorisé (dans le monde du travail, dans certains groupes sociaux, on parle d’alcoolisme mondain).

De la désinhibition à l’exclusion

Au fur et à mesure de l’apparition de la dépendance, il peut rapidement devenir un facteur

  • d’exclusion professionnelle : dans le travail, le malade alcoolique va pendant longtemps essayer de compenser sa perte d’efficacité et de rendement par une hyperactivité et l’acceptation de certaines contraintes.
  • exclusion sociale : réduction des activités sociales, de loisirs, perte de logement. La désocialisation totale met les patients dans une grande détresse.
  • exclusion familiale : séparation, divorce, isolement par rapport à la famille.

Ressenti de l’entourage

En entreprise, l’alcoolo dépendant joue pour ses collègues proches un rôle majeur. Il rappelle à chacun d’eux un membre de son entourage privé également malade alcoolique (frère, oncle, mari…) Inconsciemment, sur le lieu de travail, chacun va se mettre à « jouer » avec lui le rôle qu’il a déjà tenu à la maison : l’inquiet, le menaçant, l’exaspéré, le compatissant, le sauveur…

Au fur et à mesure que l’alcoolo dépendant plonge dans sa maladie, son incompétence professionnelle se développe et avec celle-ci les retards et les absences inexpliqués. Le risque de fautes professionnelles, de tensions, ou d’incompréhensions s’accroissent inéluctablement.

Peu à peu la solidarité qui s’était initialement organisée pour couvrir le collègue en souffrance est remise en cause. La bienveillance à l’égard de la personne alcoolique est fort rarement payée en retour. Généralement il en profite jusqu’au moment où les limites de la tolérance ou le risque de mise en danger sont atteints.

Les actions

Au vue des conséquences de la consommation d’alcool au travail, on pourrait être amener à interdire totalement, en s’appuyant sur le règlement intérieur, toute consommation d’alcool sur les lieux de travail. La consommation sur le lieu de travail disparaîtrait, mais celle en dehors de l’entreprise persisterait et n’éviterait pas la présence de personnes en état d’ébriété au sein de l’entreprise.

La prévention

Des idées :

  • développer les possibilités de chacun à s’épanouir autrement qu’en ayant recours à l’abus d’alcool.
  • Que chacun s’interroge sur le rôle que joue le produit dans sa vie.
  • Aider les personnes à identifier les risques liés à l’usage abusif d’alcool ainsi que les possibilités de les réduire.
  • Adapter les méthodes de préventions au public concerné.
  • Inciter les adultes à s’interroger sur leurs pratiques d’alcoolisation
  • Se servir de l’expérience de personnes alcooliques guéries pour enrichir une démarche de réflexion individuelle ou collective.
  • Impliquer les personnes et les accompagner dans leur réflexion personnelle.
  • Agir sur l’environnement solliciteur.
  • Faire appel à la responsabilisation de chacun.
  • C’est l’affaire de tous, en partenariat.

La prévention vise à développer les possibilités de chacun à s’épanouir autrement qu’en ayant recours à l’abus d’alcool.

Etre soucieux de prévention, ce n’est pas devenir Monsieur anti-alcool ou Madame H2O.

L’usage abusif d’alcool comporte un ensemble de risques pour la personne et son entourage. Il convient d’aider les personnes à identifier ces risques ainsi que les possibilités de les réduire. La prévention alcool a plus de chance d’être efficace si elle commence tôt :

  • avec l’enfant : l’attitude éducative des adultes visera le développement des capacités d’agir, de choisir et de décider, la gestion des problèmes et des conflits.
  • un peu plus tard des références à l’alcool pourront être introduite dans la réflexion sur le fonctionnement du corps humain, autour des besoins biologiques et psychologiques.
  • avec les adolescents et les adultes, s’intéresser d’abord à leur point de vue sur les différentes significations de la consommation d’alcool.

L’adolescent expérimente l’usage et l’abus d’alcool et très souvent en l’associant à d’autres produits (tabac, médicaments, substances illicites). Il est nécessaire que les adultes s’interrogent sur leurs pratiques d’alcoolisation dans les contextes professionnels ou festifs.

La prévention c’est utiliser des méthodes adaptées à la réalité des différents publics.

L’information participe à l’évolution des opinions, des attitudes et des comportements vis à vis de l’alcool d’autant plus si elle est recherchée par la personne. Une action efficace ne peut pas se contenter d’être centrée sur la connaissance des produits car cela sous entend que seul le produit serait à l’origine des troubles. Tenter de réduire le nombre de situations à risques (conditions de travail difficiles, stress, pression du groupe, habitudes culturelles…)

Seule une prévention faisant appel à la réflexion et à la responsabilisation de chacun pourra efficacement et durablement engendrer des changements de comportements.

En pratique, dans l’urgence

  • identifier les signes de troubles du comportement du salarié, du collègue
  • appeler le secouriste, l’infirmerie pour avoir des conseils, de l’aide le plus rapidement possible
  • faire cesser l’activité
  • calmer le plus possible la situation
  • informer le responsable si cela n’a pas été fait avant
  • accompagner la personne vers un lieu où les risques seront limités en attendant l’infirmière, médecin du travail, hiérarchie
  • Etre à l’écoute de ses collègues en difficulté
  • S’appuyer sur la hiérarchie, sur le médecin du travail
  • S'appuyer sur le code du travail : limitation ou interdiction de l’introduction d’alcool dans l’entreprise

Si un collègue est dans un état d’ébriété, prévenir sa hiérarchie

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L'alcoolisme au féminin : de quoi s’agit-il ?

L’alcoolisme au féminin se distingue par la plus grande vulnérabilité psychique et physique des femmes à l’alcool. Les femmes se réfugient plus facilement dans l’alcool pour des motifs psychologiques, des problèmes professionnels ou personnels. Elles répondent moins à l’incitation sociale qui peut pousser les hommes à une consommation excessive d’alcool.

L’alcoolisme au féminin est caractérisé par le fait qu’à consommation égale, à âge égal et à poids égal, le taux d’alcool dans le sang grimpe plus haut chez les femmes que chez les hommes et s’élimine plus lentement.

Il en résulte une moindre tolérance des femmes envers l’alcool (survenue plus précoce de complications) et une évolution plus rapide vers l’alcool dépendance.

Pourquoi y a-t-il inégalité entre hommes et femmes ? Il existe une inégalité biologique face à l’alcool entre les hommes et les femmes en raison d’une dégradation moins rapide de l’alcool chez la femme. Le profil hormonal des femmes, leur plus grande proportion de masse grasse et une moins grande quantité de masse musculaire expliqueraient cette inégalité. L’alcoolisme au féminin est souvent perçu par la société de façon beaucoup plus sévère que l’alcoolisme des hommes.

Quelles sont les normes de consommation pour les femmes ?

Les seuils de risque de consommation d’alcool chez les femmes sont établis à des niveaux différents de ceux des hommes : 20 g/jour pour les femmes (deux verres standard) contre 30 g/jour pour les hommes (trois verres standard).

De quoi faut-il se méfier ?

Il faut se méfier des apéritifs ou du petit verre d’alcool, le soir, qui ôte les angoisses accumulées dans la journée ou qui permet d’oublier ponctuellement un mal-être, une solitude affective, des soucis personnels. Les femmes ont souvent tendance à boire de l’alcool pour se sentir mieux.

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Quels sont les effets de l’alcool chez les femmes ?

Au niveau du foie
• Les hépatites (lésions du foie qui précèdent la cirrhose – destruction du foie) sont plus fréquentes.
• Le délai d’apparition d’une cirrhose du foie est plus court chez les femmes (5 ans) que chez les hommes (10 ans).
• Le risque de survenue d’une cirrhose peut être de 12 à 20 fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes, à consommation identique. Il peut apparaître à partir de la consommation de 3 verres par jour (30 g/jour).
 Aux niveaux neurologique et psychique
• Les polynévrites (atteinte des nerfs des membres qui perturbent la marche) et les complications neurologiques sont plus fréquentes chez les femmes.
• Survenue plus précoce de troubles névrotiques graves et d’états dépressifs.
 Au niveau osseux
• Le risque d’ostéoporose et de fractures osseuses est favorisé par l’intoxication alcoolique.
 Au niveau du sein
• Le risque de développer un cancer du sein est majoré chez les femmes qui s’alcoolisent – augmentation de 10 % du risque par dose quotidienne de 10 g d’alcool (un verre par jour). Mais ces chiffres sont à nuancer selon les habitudes alimentaires et le statut hormonal des femmes.
 Alcool et grossesse
• Une consommation excessive d’alcool augmente le risque de stérilité.
• Pendant la grossesse, la consommation excessive d’alcool a des conséquences néfastes sur le déroulement de la grossesse ainsi que sur le fœtus (car l’alcool passe directement du sang maternel au sang fœtal et est très toxique sur les organes du fœtus en pleine formation).
• Des consommations très élevées d’alcool entraînent un syndrome d’alcoolisation fœtale, avec malformations particulières du visage, troubles du comportement, retard de croissance, retard mental.

 

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Les dangers de l'alcool chez les femmes enceintes

Ils sont désormais signalés par un pictogramme représentant une femme enceinte avec un verre d'alcool à la main entouré d'un cercle rouge et barré. Les bouteilles alcoolisées peuvent également porter une mention prévenant les femmes du danger.
Le message est:

"La consommation de boissons alcoolisées pendant le grossesse, même a faible quantité, peut avoir des conséquences grave sur la santé de l'enfant."

Le message ou le logo devra être clairement compréhensible, lisible et visible sur toutes les boissons contenant de l'alcool.

De quoi parle-t'on
Les risques de l’alcool pendant la grossesse concernent la mère et le bébé, avec la survenue d’accouchements prématurés ou d’avortements spontanés.


Les risques de l’alcool pendant la grossesse mettent en danger le développement du fœtus, car l’alcool passe directement du sang maternel au sang du fœtus. Le taux d’alcool est même plus élevé dans le sang du fœtus en raison de son petit poids et parce que son foie n’est pas encore assez formé pour pouvoir l’éliminer correctement.


La consommation d’alcool est extrêmement nocive pour les organes du fœtus en pleine formation et notamment pour le cerveau.
Elle peut entraîner un retard de croissance global du fœtus et un retard mental, des malformations de différents organes, et à doses élevées des malformations particulières du visage ainsi que des troubles mentaux regroupés sous le terme de syndrome d’alcoolisation fœtale.


 À partir de quelles doses l’alcool est-il à risque pour le fœtus ?
La consommation d’alcool pendant la grossesse, même en faible quantité, peut avoir des conséquences graves sur la santé du bébé.
Il n’existe pas de seuil en dessous duquel il n’y a pas de risques pour le fœtus.
Les risques de l’alcool pendant la grossesse sont tels que les experts de la santé recommandent « zéro alcool pendant la grossesse ».


 Les conséquences de l’alcoolisation sur le fœtus
La consommation même modérée d’alcool (deux verres par jour) peut exposer le fœtus à ce qu’on appelle le syndrome d’alcoolisation fœtale, qui est une des premières causes de retard mental d’origine non génétique chez l’enfant.


Le syndrome d’alcoolisation fœtale se manifeste par différents signes dont l’importance et la sévérité sont liées à la gravité et à la durée de l’alcoolisme pendant la grossesse :
– défaut de croissance : petit poids, petite taille, petit crâne avec pâleur, maigreur ;
– malformations morphologiques caractéristiques du visage avec rétrécissement de la fente des paupières (petits yeux) qui descendent en oblique, écartement marqué de l’espace entre les deux yeux, petit nez et lèvre supérieure fine, atrophie du menton avec mâchoire inférieure plus petite que la mâchoire supérieure, parfois cataracte ;
– retard mental lié à des anomalies du système nerveux (atrophie et développement incomplet de certaines parties du cerveau) ;
– malformations d’organes fréquentes qui peuvent toucher le cœur, le squelette, les reins et les voies urinaires, les organes génitaux externes, les yeux, les oreilles et même les organes digestifs.


 Que deviennent ces enfants à l’âge adulte ?
Ces enfants resteront de petite taille à l’âge adulte :
– avec persistance des malformations morphologiques du visage ; certaines malformations d’organes sont irréversibles ;
– ainsi que des conséquences graves au niveau cérébral : difficultés de concentration, de mémorisation, agitation voire violence, retard mental, troubles du comportement qui mènent à l’échec scolaire et professionnel voire délinquance.
Une grande partie des enfants atteints de syndrome d’alcoolisation fœtale risquent de devenir alcoolodépendants à l’âge adulte.
La seule façon de prévenir le risque de syndrome d’alcoolisation fœtale est l’abstention de toute boisson alcoolisée pendant la grossesse.
Une femme alcoolique peut avoir un enfant indemne si elle reste abstinente pendant toute la grossesse.
 De quoi faut-il se méfier ?
Il faut se méfier, à tout moment de la grossesse, des consommations d’alcool occasionnelles ou d’une consommation d’alcool qui peut paraître modérée.

 

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